White Coal

Synopsis

Un monticule de charbon, de la poussière noire se dissipant dans l'air, une statue en pierre d'un ouvrier: ce sont les premières images de White Coal.

Librement inspiré de «The Confidence Man» d'Hermann Melville, l'histoire d'un passager aveugle à bord d'un bateau à vapeur du Mississippi, le premier fil de White Coal suit le voyage d'un navire de transport de charbon polonais et d'une figure masculine habillée comme dans les films muets de l'apogée du prolétariat. Semblant toujours donner l'impression que quelqu'un l'a appelé, cet homme erre sans but dans une ville industrielle en désintégration. Nous voyons des chiens aboyer et les bruits de l'industrie lourde s'attardent dans l'air. Il entre furtivement dans un navire, ignorant apparemment qu'il s'agit d'un navire charbonnier qui doit descendre une rivière étroite. C'est comme si le bateau avait jeté tout l'équipage sous un charme, par son mouvement lent mais régulier. Seuls des mouvements minimes sont possibles à bord de ce navire, et le «passager aveugle» devient le spectateur de cette routine autonome.

Le deuxième fil du film décrit les structures physiques et l’environnement dans lesquels le charbon est exploité dans la plus grande centrale électrique au charbon du monde, située à Taychung, à Taiwan. Ici, la couleur entre dans le film, mais on a l'impression que le présent prend du retard sur le passé, des paysages industriels, des camions de transport, des cheminées géantes brûlant du charbon, des stations de surveillance suivant leur propre rythme. Les ordinateurs sont en panne et les gens se balancent sur des chaises. Le drone du charbonnier polonais est reflété dans le vacarme écrasant de l'industrie, puis annulé par un vide aseptique de la salle de contrôle qui avale tout ce qui pourrait autrement être un geste humain.

Il s’agit du bateau à vapeur de Melville, descendant lentement et sans arrêt une rivière sans fin, où les êtres humains n’ont pas de voix pour parler et exister, encapsulés dans leur propre temps présent imaginé.

Bien que le film utilise le matériau comme source principale de son enquête, White Coal est moins un film sur le charbon qu'une exploration des motifs de films industriels des années 1920 à nos jours.